Maths et TICE : je t’aime, moi non plus
Maths et TICE : je t’aime, moi non plus
Il y a quelques années, à cet endroit, j’avais écrit une diatribe sur la difficile acceptation des outils informatiques par les profs en général, et les profs de maths en particulier.
Qu’en est-il actuellement ?
La réforme du collège a introduit la programmation. C’est le logiciel Scratch qui a été élu maître des lieux. Les profs de collège font généralement mieux que leurs collègues de lycée, sachant qu’au brevet, l’exo sur Scratch est assez conséquent (ça motive !)
Au lycée, il y a eu à un moment des progrès de réalisés : les élèves de 2nde avaient presque tous acquis en cours un vernis culturel sur l’algorithmique. Mais ça restait très insuffisant au niveau des pratiques : très souvent, on décrivait les notions de variables, boucles, tests… accompagnées d’algos d’illustration sur papier. Peu de pratique sur des machines. Et souvent, on notait une certaine méconnaissance (donc réticence) des enseignants sur les logiciels utilisés. Ex : on voulait faire un algo avec un élève de 2nde, et au moment de mettre ça dans un logiciel (Algobox), mon élève me dit : «la prof nous a dit qu’on ne pouvait pas faire ça avec Algobox». Ach zo ? On va voir ça… 4 lignes de pseudo code plus loin, on avait un algo parfaitement fonctionnel.
L’apparition de python avec la réforme n’a absolument pas amélioré les pratiques, bien au contraire, pas mal de profs ne maîtrisent visiblement pas ce langage : service minimum constaté, voire néant. Et la confusion algorithmique/langage a plutôt dégradé les choses : mes 2ndes ne savent même plus ce qu’est une boucle, et je ne parle pas des 1e, et encore moins des terminales. Si le bac 2020 avait eu lieu, ça n’aurait sûrement pas été brillant. (en cours d’année, les profs ne savaient toujours pas s’il y aurait du python au bac ou pas ! On rêve.)
Bref, pas brillant, à surveiller…
Avec le recul, la mise en place de la programmation (langage python) n’est pas une bonne chose : on aborde les notions fondamentales d’algorithmique via un langage, ce qui brouille tout, et au final, les acquis sont inférieurs aux autres années. C’est donc plutôt contre-productif…Plus un phénomène inquiétant : tous mes élèves détestent ça, même ceux qui veulent faire un cursus d’ingénieur (dur dur, et je sais de quoi je parle !)
Ce qui pose un autre problème : ce n’est pas parce qu’on est «bon» à l’école (donc en filière maths) qu’on a un esprit scientifique et / ou une mentalité de futur ingénieur…
C’est à méditer, mais là, je suis hors sujet.
Les outils
Voyons maintenant de quels outils nous allons parler :
•GeoGebra : outil de géométrie dynamique ainsi que d’algèbre permettant de tracer des figures géométriques, des courbes de fonctions, avec en prime un tableur. Incontournable.
•Algobox : c’est un outil superbe pour démarrer l’algorithmique. Il n’y a pas de syntaxe à apprendre (pseudo-code), et il oblige à bien décomposer toutes les étapes, ce qui est très bien pour l’apprentissage.
•WxMaxima : logiciel de calcul symbolique. Il est assez difficile à aborder, mais on peut faire le B A BA avec des terminales S ou ES
•Xcas : Logiciel à tout faire, donc complexe à appréhender ; mais si on se cantonne au calcul symbolique, c’est un super outil.
•Octave : pas adapté pour les élèves de lycée, mais ça peut aider un prof de maths à faire des présentations, notamment en stats, avec un outil un rien plus pratique que le tableur.
•Les tableurs : après les avoir beaucoup utilisé en début de carrière, j’ai progressivement abandonné ces outils au profit de Matlab (puis Octave), mais ça reste un très bon outil à faire beaucoup de choses, y compris dans le cadre scolaire, si on n’en abuse pas.
•Python : l’environnement de programmation «officiel» en 2nde